3 profils de procrastination
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Ce n’est pas toujours par paresse qu’on reporte à plus tard. C’est souvent par manque de temps ou quelquefois parce qu’on prend de mauvaises décisions. Si vous avez, comme la plupart des gens, de beaux projets ou des tas de choses à faire et que vous avez du mal à les mener à bien, vous êtes à la bonne époque.
Je suis tombé récemment sur un article qui disait que 49% des Français procrastinent au moins une heure par jour. Incroyable n’est-ce pas ?
Je vous l’explique par les différents points qui suivent.
D’où vient la procrastination ?
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, le fait de procrastiner n’est pas dû aux multiples sollicitations de notre génération. Procrastiner est un problème profond qui demeure d’époque en époque au point où même les pères de la philosophie grecque ont pris le temps de l’étudier.
Socrate et Aristote ont utilisé le mot Akrasia pour décrire ce type de comportement.
Akrasia signifie aller à l’encontre de votre meilleur jugement. En d’autres termes, c’est faire une chose alors que vous avez envisagé d’en faire une autre. Akrasia signifie littéralement ne pas maîtriser ses agissements. La définition moderne de la procrastination, c’est remettre les choses à plus tard.
En dépit de ces deux idées, il est facile d’assimiler la procrastination comme un choix : celui de faire des choses plus agréables sans prendre en compte leurs conséquences. Le résultat est que ce qui est important est relégué au second plan, à une date ultérieure.
Pourquoi est-ce difficile d’arrêter la procrastination ?
Nous avons tous réalisé à un moment où l’autre de notre vie qu’il est extrêmement compliqué de s’auto-discipliner. On dit vouloir faire quelque chose et on fait autre chose. C’est la force des habitudes qui parle bien souvent plus fort que la volonté. Roy Baumeister, un psychologue américain compare la volonté à un muscle. Il atteste que c’est une ressource limitée. Si vous sollicitez trop votre muscle, il fatigue. Selon lui, quand le muscle est affaibli, on a tendance à choisir ce qui est plus agréable : les choses les plus simples à faire et remettre ce qui aura le plus d’impact à plus tard.
Quand on procrastine on se sent bien. Procrastiner crée un effet chimique dans le cerveau. On éprouve du plaisir à procrastiner, le corps se relâche, on ne voit pas le temps passer et le regard devient flou; on est comme drogué. Procrastiner est plaisant, c’est pourquoi c’est si difficile d’arrêter.
Procrastination et rapport au temps
Si le fait de procrastiner consiste à remettre à plus tard, donc positionner les choses importantes au second plan, l’inverse de la procrastination serait de faire des choses importantes une priorité. On se retrouve généralement à procrastiner lorsque le lien entre les objectifs et le temps pour les réaliser n’est pas clairement établi.
Le grand piège de la procrastination ce sont les objectifs lointains. Plus ce que vous désirez est difficile à obtenir, plus il est facile de vous laisser distraire, de favoriser l’instant présent et vous trouver des excuses. Bref, tout faire sauf ce qu’il faut pour réussir.
Pourquoi ?
Parce que pour la plupart des gens, imaginer ce que sera telle ou telle chose dans 10 ans n’est que pure théorie. Devenir trilingue et se voir faire le tour du monde : théorie. Se projeter avec plus de 10.000€ de revenus mensuels et travailler depuis son salon : théorie. Trop de théories tue la théorie dit-on ! C’est justement là qu’est l’erreur et c’est probablement la raison pour laquelle beaucoup procrastinent.
Pour vaincre la procrastination, il faut rendre les choses concrètes. Il faut entretenir un tableau de visualisation de ses objectifs. En quel point visualiser peut vous aider à surmonter la procrastination me direz-vous ? C’est simple. La raison principale est que le succès n’est pas fait uniquement d’actions. 80% de nos réussites sont dues à une bonne préparation. Presque tous les sportifs de haut niveau le savent.
Si par exemple vous imaginez le succès avec une belle et magnifique maison avec vue sur la mer, accordez-vous deux minutes par jour pour écouter un enregistrement avec le bruit des vagues. C’est ça visualiser !
La visualisation est l’art de créer des images de réussite ou plutôt une manière de rendre un objectif (ou un projet) concret dans l’esprit.
La simple vue d’une photo peut secréter de la dopamine dans le cerveau — la fameuse hormone du plaisir. C’est exactement le même effet que produit la procrastination, le sport, la nourriture ou le sexe. Si vous souhaitez approfondir sur le rapport entre visualisation et procrastination, je vous invite à vous renseigner sur les recherches du professeur Hal Hershfield.
3 profils de procrastination
Comme la plupart des gens pensent que procrastiner signifie uniquement remettre les choses à plus tard, ils ne réalisent pas qu’ils ont développé un état d’esprit propre à la procrastination. Pour vous aider à vous y retrouver, j’ai distingué 3 profils liés à la procrastination. À vous d’identifier celui duquel vous vous rapprochez le plus afin de modifier votre contexte de procrastination.
1. Le Perfectionniste
Fait est mieux que parfait !
La citation de Sheryl Sandberg, l’ancienne directrice de Facebook a fait aujourd’hui le tour du monde et en a conquis plus d’un. Selon madame Sandberg on peut viser la perfection car c’est un excellent but, mais on ne doit pas attendre que les choses soient parfaites pour se sentir avancer. Sinon, on finit par procrastiner, par éprouver du plaisir dans la recherche de détails… Savez-vous pourquoi la plupart des perfectionnistes n’échouent jamais ? Parce qu’ils ne prennent pas le risque de se tromper.
Solution anti-procrastination : disposer d’un planning et respecter les échéances. Quand le temps est passé, il n’est plus question de revenir sur les détails sinon c’est une invitation à la procrastination.
2. Le rêveur idéaliste
Pourquoi choisir un seul projet, un seul but à atteindre alors que vous avez plusieurs choses à accomplir ? Pourquoi personne ne fait en sorte que les choses changent alors qu’il est possible d’avoir un monde meilleur ? Pourquoi, pourquoi, pourquoi ?
Pourquoi les rêveurs idéalistes ne mettent-ils pas leur plan à exécution selon vous ? La réponse : ils attendent le moment ou l’approche parfaite.
Demeurer un éternel rêveur est le cas typique de la procrastination. Les rêveurs idéalistes développent toujours de faux sentiments de réussite. Ils envisagent toutes sortes de projets, mais n’arrivent malheureusement pas à les faire aboutir.
Solution anti-procrastination : développer un esprit focus. Cela signifie écrire une liste de choses à faire (ou à ne pas faire) chaque jour et respecter rigoureusement le plan. Si vous êtes un idéaliste, choisissez de mener à bien une tâche et n’en commencez pas une autre sans avoir pris le temps de finir la précédente.
3. L’étranger au temps
Si ce n’est pas fait aujourd’hui, ça sera fait demain. Demain ou après-demain qu’est-ce ça change ? Dans tous les cas ça sera fait ! Ce discours vous le connaissez, c’est celui des personnes qui n’ont pour par habitude de hiérarchiser leurs priorités. Ils font certes ce qu’il faut faire, mais sans prendre la peine de distinguer ce qui est urgent de ce qui important.
Donner la priorité à certaines actions plutôt qu’à d’autres est une étape qui exige du temps. C’est ce qu’il manque d’ailleurs à la plupart des étrangers au temps. Ils n’ont pas le temps de structurer et planifier. Et c’est principalement la raison pour laquelle ils procrastinent : ils font tout ce qu’il y a à faire sans pour autant se préoccuper de ce qui est essentiel. C’est ce qu’on appelle dans le jargon de l’entreprenariat s’atteler à des tâches sans valeur ajoutée.
Solution anti-procrastination : définir ses objectifs à l’avance. Le mode freestyle peut fonctionner dans une certaine mesure, mais en faire une habitude est contre-productif. Même si les besoins évoluent, il est nécessaire de se poser des questions, de prendre le temps de s’organiser et définir ce qui est prioritaire de ce qui ne l’est pas.
Mes 3 approches pour vaincre la procrastination
Dans ma vie d’entrepreneur, je rencontre souvent des gens qui me demandent comment je fais pour mener à bien autant de projets ? Ma réponse est de me mettre souvent à l’action.
En mon sens, l’action symbolise une idée : faire une seule chose à la fois et ne pas commencer quelque chose de nouveau tant que je n’ai pas terminé la précédente. J’applique mes propres conseils et c’est de cette façon que je combats mon envie de remettre à demain, de procrastiner.
Méthode 1 : Garder à l’esprit l’idée que demain se construit maintenant
Même s’il est question de se projeter à long terme, j’ai pris conscience que le succès journalier, c’est 10% de réflexion et 90% d’action. Cela m’amène à agir tout le temps. Donc, ne laissez aucune place à la procrastination.
On m’a de nombreuses fois reproché de foncer la tête baissée. Je le reconnais. C’est tout à fait vrai. Je suis de l’école de ceux qui n’aiment pas trop discourir, mais qui préfèrent agir. Si vous m’entendez parler de quelque chose, c’est que cette chose est déjà faite. Sans quoi je n’en parlerai pas. Cette philosophie de vie m’a enseignée essentiellement une chose : les fonceurs commettent beaucoup d’erreurs. Ce qui signifie également qu’être un fonceur amène à vivre d’indénombrables expériences. C’est à chaque fois une opportunité d’en tirer une leçon et de rectifier le tir.
De bonnes choses arriveront si vous restez là, à vous poser des questions, mais vous aurez laissé les meilleures occasions à ceux qui auront pris les devants.
Méthode 2 : Avaler le crapaud
Si vous avez entendu parler de l’auteur Brian Tracey et avez lu le livre « Avaler le crapaud», vous connaissez le principe. Sinon l’approche est simple : commencer sa journée par la tâche la plus importante et la plus difficile à réaliser. Partant de cette idée, je vous invite à identifier trois ou quatre fondamentaux qui permettent de faire progresser votre projet (ou votre activité) afin de travailler uniquement sur les actions qui en découlent. De quoi s’agit-il ?
Si vous partez de la première stratégie qui consiste à vous dire que vous deviez agir hier, vous arriverez à identifier les tâches ou les objectifs importants afin de les réaliser. Si vous y arrivez, je vous assure qu’en l’espace de trois mois, vous serez surpris des résultats et de vos progrès face à la procrastination.
Partons maintenant de l’hypothèse que votre objectif soit de maîtriser une langue étrangère comme l’anglais pour préparer des séminaires à l’international. Le problème est que vous ne disposez que d’une journée pour vous préparer avant d’aller en vacances. Pour faire avancer le projet, vous prenez le temps de vous poser trois questions :
« Quelle serait la première chose à faire absolument demain ?
Quelle serait la deuxième chose à faire absolument demain ?
Quelle serait la troisième et dernière chose à faire absolument demain ? »
Voilà ! Si vous avez réussi à y répondre, vous avez devant les yeux l’un des meilleurs systèmes de productivité pour vaincre la procrastination. Elle est inspirée de la méthode Ivy Lee et Bryan Tracey. Elle comporte 5 étapes.
- Au début de chaque journée de travail, écrivez les trois choses les plus importantes que vous devez accomplir.
- Classez-les par ordre de priorité.
- Oubliez les deux autres tâches et concentrez-vous sur la première jusqu’à ce que vous puissiez présenter votre travail à une tierce personne. Si tout est OK et que vous avez du temps devant vous et l’énergie pour continuer, passez à la deuxième tâche.
- La journée est terminée et vous n’êtes pas arrivé au bout, faites en sorte d’avoir quand même quelque chose à présenter. Et n’oubliez pas de faire une nouvelle liste de trois tâches pour le jour suivant.
- Répétez le processus tant de fois que nécessaire.
Méthode 3 : Commencer la journée par ce qui semble facile ou agréable
Le plus gros obstacle que je rencontre les jours où j’ai du mal à me mettre au travail, c’est de commencer. Tout simplement. Cela m’arrive généralement quand j’ai l’impression d’être submergé par une tonne de choses à faire ou que je n’ai pas pris le temps de m’organiser la veille. Pour y remédier, la solution que j’ai trouvée est celle-ci : dresser une liste de tâches en début de journée et sélectionner la chose la plus agréable et la plus facile à réaliser. Cette méthode s’est avérée être extrêmement efficace à mon niveau. Au lieu de réfléchir pendant deux ou trois heures au contenu de l’article que je vais rédiger par exemple ou de me disperser à regarder mon fil Instagram, je me décide à écouter une formation audio en faisant un petit footing, à lister les titres des vidéos que je dois réaliser, etc.
Le but de l’exercice est simple : vous devez commencer quelque chose : démarrez par une tâche facile ou agréable. Cela vous amènera à poursuivre et à réaliser les actions suivantes.
Conclusion
Définir vos priorités vous permettra d’accorder du temps à ce que vous jugez important pour vous. Si vous ne passez pas par cette première étape, vous vous laisserez distraire par tout.
La deuxième idée est d’accepter de commettre des erreurs. C’est le prix à payer pour progresser. Vouloir tout de suite l’excellence ou attendre le bon moment vous empêchera de faire de belles découvertes et d’accéder à la grandeur. Souvenez-vous que les petites victoires aident à maintenir une vision à long terme. Plus vous accomplirez une tâche rapidement, plus vous développerez une attitude de productivité et d’efficacité. C’est tout ce dont vous avez besoin pour vaincre la procrastination.